Lundi 17 avril 2023, les Conseillers Nationaux, réunis en séance plénière, examinent et entérinent les projets de loi portant création d'un Hôpital d'Instruction des Armées et d'une Pharmacie Centrale des Armées. Les travaux sont dirigés par le 1er vice-président du CNT Mahamat Saleh Makki en présence du ministre des Armées, des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre, celui de la Santé publique et de la Prévention et de la Secrétaire Générale Adjointe du Gouvernement.

Il importe de s'édifier, le premier projet de loi relatif à la création d'un Hôpital d'Instruction des Armées vient à point nommé combler les manquements de l'actuelle structure sanitaire militaire de N'Djamena communément appelé Garnison. La Garnison est restée comme un outil de commandement avec moins de résultats. C'est un simple service de l'Armée. Ses organes fonctionnent avec difficultés. Elle n'est pas un établissement public hospitalier répondant aux exigences de la Couverture de la Santé Universelle. À cette issue, cette initiative vise à concrétiser la promesse du Président de Transition relative à la construction d'un Hôpital de 100 lits et 5 autres centres de santé militaires.

Quant au second projet de loi portant création d'une Pharmacie Centrale des Armées, il s'inscrit dans la même logique que celle de l'Hôpital et s'imbriquent l'un à l'autre. Cette Pharmacie sera une structure militaire à caractère technique et scientifique dotée de la personnalité morale et jouira de l'autonomie de gestion administrative et financière. Son installation permettra de surmonter les problèmes liés à la multiplication des sites de fabrication, la complexité de circuit d'approvisionnement et la prolifération de produits contrefaits.

Les Conseillers Nationaux ont bien entendu pesé le pour et le contre avant le vote de ces deux projets. "Nos soldats gagnent peu, enfin ils auront la possibilité de se soigner gratuitement", estime un Conseiller National. Une autre loue ces projets de loi mais plaide également la question de transport "des soldats qui font de l'auto-stop au bord de nos routes (...)". Un autre propose que ces deux structures soient des références nationales et administrent de soins adéquats et que ces deux entités soient en étroite collaboration avec le Ministère de la Santé Publique et de la Prévention car, ce sera probablement un marché de l'emploi pour les jeunes diplômés pharmaciens. Il appelle ces collègues à voter ces projets de loi.

Cependant, le Ministre des Armées, des anciens combattants et victimes de guerre, Daoud Yaya Brahim et ses collaborateurs temporisent leurs appréhensions en déclarant que "face aux enjeux sécuritaires et à la croissance de l'effectif de l'Armée, il faut des structures sanitaires adaptées aux besoins". Ces projets seront salvateurs contre nombre de situations des militaires et de leurs familles. Le projet concernant l'Hôpital vise la réforme de l'Armée en permettant de redéfinir le cadre stratégique et opérationnel des services de santé existants. Le Ministre ajoute que parallèlement "la création de la Pharmacie répond à la politique de professionnalisation et de modernisation des Forces de Défense et de Sécurité prônée par le Président de Transition, Gal Mahamat Idriss Deby Itno". Elle aura pour mission principale le soutien médical efficace des Forces de Défense et de Sécurité. Le Ministre rassure davantage en affirmant que "la création de ces deux entités s’avère nécessaire pour améliorer la prestation de service au profit des militaires en matière de santé. Des formations diverses seront faites pour le personnel soignant. Un laboratoire se chargera des analyses et diagnostics des maladies". Et de conclure que : "les deux projets de loi soumis à l’approbation du CNT ont pour but d'améliorer les conditions de vie des militaires, des paramilitaires et leurs familles et par extension, la population civile. C'est là, la quintessence de ces deux projets de loi".

Les deux projets de loi sont en épilogue approuvés par 145 votes Pour, 0 vote Contre et 2 Abstentions.

BACTAR Frank I.